23 septembre 2021

 

Dans les cégeps et les universités, il est temps de se donner réellement les moyens pour une reprise positive et engageante des activités sur les campus, malgré les incertitudes persistantes liées au contexte de la pandémie.

Les derniers mois ont été difficiles autant pour les étudiantes et étudiants que pour le personnel. « Les besoins en santé mentale ont explosé, mais on voyait des tendances lourdes avant la pandémie », affirme le président de la FPPC-CSQ1, Éric Cyr. « Les ressources étaient déjà insuffisantes et on avait de sérieux problèmes d’attraction et de rétention du personnel professionnel. »

La présidente de la FEC-CSQ2, Lucie Piché, ajoute que « l’ampleur des données révèle que nous serons face à des cohortes fragilisées dans leurs apprentissages et dans leur parcours. Il faudra davantage les motiver, les encadrer et les soutenir ».

 

 

REPARTIR SUR DE NOUVELLES BASES

Le retour sur les campus est l’occasion de repenser les façons de faire afin de mettre au centre des préoccupations le bienêtre des étudiantes et étudiants ainsi que des personnels dans les cégeps et les universités. « La suite des choses sur nos campus ne doit pas être un retour en arrière, un simple retour aux conditions d’avant. À bien des égards, celles-ci étaient déjà inacceptables et néfastes au bienêtre des travailleuses et travailleurs ainsi que des étudiantes et étudiants », soutient le président de la CSQ, Éric Gingras.

Selon lui, la pandémie nous oblige à nous arrêter et à prendre acte des problématiques anxiogènes qui empoisonnent les milieux de travail et d’études. « Repartir doit être l’occasion de faire mieux », ajoute-t-il.

 

CINQ PRINCIPES À SUIVRE

Pour assurer le bienêtre sur les campus, les fédérations de la CSQ en enseignement supérieur – la FEC-CSQ, la FPSES-CSQ3, la FPPC-CSQ et la FREUQ-CSQ4 – affirment que cinq principes sont incontournables pour partir sur de nouvelles bases. Il faut :

  1. Des campus à échelle humaine;
  2. Les moyens nécessaires pour soutenir les apprentissages;
  3. La revitalisation de la vie étudiante;
  4. Un réel accès à des services en santé mentale, et ce, pour tout le monde;
  5. La valorisation d’une culture de collaboration et d’écoute.

« Des campus à échelle humaine, ce sont des campus où la participation de toutes et tous est considérée à sa juste valeur. Pour permettre au personnel de soutien de contribuer au bienêtre de toutes et tous, à commencer par les étudiantes et étudiants, encore faut-il lui en donner les moyens », souligne la présidente de la FPSES-CSQ, Valérie Fontaine.

Elle ajoute que « le personnel de soutien est compétent, engagé, et connait très bien son milieu. Il a répondu présent durant la pandémie et il continuera de le faire si les directions choisissent de lui faire confiance plutôt que de recourir au privé ».

 

L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE : PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX

Pour poursuivre l’enseignement durant la pandémie, les cégeps et les universités ont mis en place des mesures d’urgence, comme le téléenseignement, qui a permis aux étudiantes et étudiants de continuer leurs apprentissages.

Dans le milieu collégial, les problèmes de locaux dus à la population en surnombre incitent maintenant certains cégeps à vouloir poursuivre le téléenseignement afin de pallier le manque d’espace. Pour Lucie Piché, « il est inacceptable de compenser le manque de ressources matérielles par le recours à la formation à distance ».

De son côté, le président de la FREUQ-CSQ, Vincent Beaucher, estime que si les universités veulent maintenant valoriser l’enseignement à distance, cela doit se faire en injectant les ressources nécessaires. « Il faut surtout prendre le temps d’en discuter, notamment avec les chargées et chargés de cours et de formation qui sont souvent les grands oubliés, afin que les décisions soient prises en concertation. »

Bref, « il est urgent que les annonces gouvernementales se traduisent par des améliorations concrètes sur le terrain », conclut Éric Cyr.